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Petites chroniques hors temps
Petites chroniques hors temps
  • Ecrire. Une pause pour soi-même, un chemin à souvenirs, une machine à prise de recul mais aussi...un plaisir grammatical. Des années que j'écris et ça ne s'arrête pas. Seul le temps s'arrête quand on écrit...Alors à chaque pause sa chronique.
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Petites chroniques hors temps
11 avril 2015

Introspectivement vôtre.

En un dimanche de soleil, je suis allée marcher en bonne compagnie dans la petite montagne du Taenchel. Un bel endroit, où des tapis de mousse verte recouvrent le sol et les roches, où le soleil d'avril forme des puits de lumière dorée en se faufilant entre les arbres, et où tout cela baignait au milieu du chant des oiseaux. En se promenant sur les sentiers, on rencontre de curieuses gravures dans les roches, ainsi que des amas de pierres gigantesques érodées comme si des êtres les avaient sculptées de leurs mains. On y trouve des vestiges d'un mur de rocailles, et on dit que ce mur venu d'un passé lointain, matérialise un fort courant énergétique. C'est une montagne que l'on dit être un haut lieu d'énergies positives. Tout visiteur peut y puiser des énergies revitalisantes et régénérantes, et il est vrai que c'est un endroit où l'on a envie de rester pour s'y ressourcer. On est perdu dans la montagne et pour autant, on ne s'y sent pas seul. On sent la présence des arbres, des buissons et des fleurs. C'est une présence chaleureuse et réconfortante.

J'ai croisé un jeune arbre. Il avait été coupé. Mais en grandissant, lentement avec le temps, le bois avait repoussé. Passant au-delà de sa blessure, l'arbre avait reformé son tronc, et sa cicatrice dessinait des courbes d'une fluidité et d'une beauté unique.

En le regardant, je comprenais. C'était comme si cet arbre susurrait à l'oreille du voyageur : avec le temps, toute blessure se reconstruit. Elle laisse à jamais une trace, à la fois profondément ancrée, et à la fois tellement visible. Cette cicatrice ne fait plus mal, mais elle fait partie de nous. Avec patience et puissance, tout se refait. On réussit à passer au delà de nos coups, au delà des claques que la vie peut infliger.

Je continuais à regarder la déformation que le bois avait pris en surmontant sa blessure. C'était peut-être la deuxième leçon à retenir : parfois, même si les blessures sont terribles, les cicatrices sont belles. En se régénérant, on devient plus beau, plus riche en nous-même. Comment parfois, le négatif se transforme en positif, si on lui accorde le temps nécessaire. Si un obstacle vient couper ta route, reconstruit un autre petit chemin pour le contourner et le dépasser.

 

graines-pissenlit-noir-blanc

 

Il y a quelques semaines de cela, on m'a posé une question poignante, mais tellement franche.

Qui es-tu ?

Silence. Silence pesant quelques secondes, d'une lourdeur telle dans l'atmosphère ue l'on pouvait en sentir le poids sur nos épaules. Une question, trois pauvres petits mots et c'est tout. 

Qui déjà répondu à cette question ? Par où commencer ? Par quoi tu te définis ? On pourrait compter les réponses possibles par paquet de cent.

Je suis un humain, une femme, un homme, un père, une mère, je suis Cécile, je suis Françoise, Pablo, Phoebe, Vladimir, je suis jeune, vieux, blond, rousse, italien, turque, irlandais, suédois, américain, je suis une personne parmi des milliards d'autres, mais je suis unique, je suis un individu à part entière, je suis moi et pas toi, je suis un bon vendeur, un homme juste, une femme vaillante, je suis cadre, je suis dans le commerce, je suis un artiste, je suis conseiller, paysagiste, cascadeur. Je suis moi-même. Je ne sais pas qui je suis et je ne le saurais jamais. Je suis un amas de cellules qui pense et qui grandit. Je suis un tas d'atomes qui évolue. 
Je suis un être vivant, comme cet arbre qui grandit par delà ses blessures, je continue à m'élever en puisant ma sève dans ce qui fait de moi un être vivant.

Devant la difficulté à répondre clairement à cette question, je me dis que réfléchir à des réponses, c'est peut-être déjà une réponse en soi. Alors je réitère la question qui m'avait été posée, et m'avait transpercée d'un simple coup comme lorsqu'on tire sur une cible...

Toi, qui es-tu ?

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