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Petites chroniques hors temps
Petites chroniques hors temps
  • Ecrire. Une pause pour soi-même, un chemin à souvenirs, une machine à prise de recul mais aussi...un plaisir grammatical. Des années que j'écris et ça ne s'arrête pas. Seul le temps s'arrête quand on écrit...Alors à chaque pause sa chronique.
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Petites chroniques hors temps
6 mars 2015

Le plaisir de la plume.

Il y a peu de temps, j'ai réalisé une chose. J'écris depuis des années.

Au primaire déjà, j'adorais les dictées, ce qui bien évidemment, restait un secret. Qui aimait les dictées, ces exercices sévères et piégeant en orthographe la majorité des enfants ? A cet âge, je tenais un carnet secret. Il était vert, incrusté de filaments argentés, et je le fermais avec un fil rouge. Au collège, tout naturellement, j'ai eu besoin de plus de place. J'ai remplacé le petit carnet par de gros cahiers que je décorais à la main. Au collège, je suis passée aux journaux intimes. Et en cette époque ont émergé les blogs. C'était dans l'ère du temps, je l'ai suivie, j'ai alors découvert une autre manière d'écrire. En grandissant, j'ai appris à juger par moi-même l'utilité des blogs, appris à doser ce que j'allais y exprimer, pourquoi je l'exprimais, et comment le faire.

Parallèlement, je continuais à remplir des pages blanches sur Word que je n'exposais aux yeux de personne. Je stockais tous mes textes dans un dossier personnel de l'ordinateur portable. Ces textes étaient comme des pensées figées dans le temps. Je les relisais régulièrement, et me replongeais alors dans mes états d'esprit passés, réalisant que j'évoluais. C'est un sentiment agréable de se rendre compte que l'on grandit, et que l'on gagne en maturité. Et puis au delà de ça, je pouvais alors me remémorer des évènements passés que je pensais effacés à jamais de mon cerveau.

Ecrire, c'est se souvenir.

Ce dossier informatique regorgeait de pages et de pages, comportait, en quelques sortes, des années de ma vie. Jusqu'à janvier 2014. Il y a un an. Où par inadvertance, j'ai fais tomber l'ordinateur, cassant le disque dur qui devint subitement irrécupérable. Il a donc fallu un quart de seconde. Un quart de seconde pour perdre des années de pensées, de mots, de phrases et de souvenirs subtils. De tous les documents perdus, ce sont mes textes qui m'ont le plus manqué. Mais j'ai finis par me faire une raison et me dire qu'il fallait peut-être que je laisse un peu le passé de côté. 

plumeTranscrire mes pensées sous forme de boucles et de mots, former mes démons et mes joies par de longues phrases aux sonorités douces et aigres. J'écris. J'écris mon spleen, j'écris ma mélancolie autant que mon euphorie, j'écris mes larmes, ma douceur et ma violence.  J'écris et le temps s'arrête. J'aime écrire.

Remplir le papier. Modeler les pensées sous forme de mots. Leur donner des couleurs. Certaines personnes véhiculent leurs émotions en transformant un tas d'argile en une sculpture. Pour ma part, je forme des textes.

Ecrire a toujours été malgré moi. Cela a toujours été naturel, presque inné :
j
amais travaillé, jamais voulu, jamais forcé. J'aime le son de l'écriture : le pianotement des doigts sur le clavier. Le rythme de frappe est égal au rythme de défilement des pensées dans ma tête. 

Ecrire est un plaisir grammatical. 

Depuis quelques mois, j'ai acheté un beau stylo plume. Couleur rouge bordeau. Et pour varier, je me plais à écrire sur carnet. La plume. J'en écoute ses caresses sur le papier blanc. 

Ecrire, ce peut être aussi ça : un plaisir graphique. 

 



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