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Petites chroniques hors temps
Petites chroniques hors temps
  • Ecrire. Une pause pour soi-même, un chemin à souvenirs, une machine à prise de recul mais aussi...un plaisir grammatical. Des années que j'écris et ça ne s'arrête pas. Seul le temps s'arrête quand on écrit...Alors à chaque pause sa chronique.
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Petites chroniques hors temps
3 juillet 2016

Interlude du être

Si l’on devait me demander que serait le bonheur à mes yeux, je ne dis pas que je répondrai très clairement. Je crois par contre qu’il y a une chose que je tiendrais à dire à propos du bonheur. Je ne vais pas évoquer le bonheur comme un enchaînement de moments de joie, mais plutôt celui qui se fait sentir en arrière fond de nous-mêmes, celui qui semble comme un fluide coulant constamment dans le corps. Prendre des moments avec soi-même. Voilà entre autres, ce que je ressens comme moment de joie, et à la fois comme nécessité pour se construire en tant qu’être vivant heureux. Etre centré, se retrouver seul avec soi-même et pouvoir apprécier la bienfaisance de ces moments-là. Quand je prends du temps avec moi-même, je suis le rythme qui m’est propre, je l’écoute. Je ressens comme un vent de liberté, comme une tranquillité ancrée dans mes entrailles. Je décide de faire ou de ne pas faire, mais ce qui m’apaise, c’est ce silence. C’est un silence intérieur, mon mental tourne à vitesse normale voire modérée, et c’est agréablement apaisant. Les vacances de l’esprit laissent alors place aux voix de l’écoute. Je peux prendre du temps pour observer, pour penser calmement, pour me vider la tête ou bien la remplir de choses nourrissantes. Je prends plaisir à cuisiner quelque chose de sain pour mon corps, plaisir à le manger sur ma terrasse en écoutant les oiseaux chanter. Je plie mon linge avec toute la patience dont je fais si rarement preuve, en écoutant avec intérêt une émission de radio. Je fais mes exercices de yoga, je ferme les yeux et respire, dans le silence du murmure des lieux. Je sens mon corps et je le remercie, même si par endroit je le sens tendu, oppressé, ou raide. Etonnement et très souvent dans ces moments-là des choses inattendues et belles se produisent. Je crois qu’être heureux ne tient pas à de grandes choses inatteignables. Pour le trouver il faut peut-être cesser de regarder toujours ailleurs, de toujours l’attendre en haut du sommet. Il se trouve à l’intérieur de nous-mêmes, et on peut aussi le trouver lorsque l’on plonge dans nos propres tréfonds. J’eus un jour l’impression d’avoir compris quelque chose, lorsque je réalisais que je pouvais me supporter toute seule et ne pas me haïr. S’écouter, atteindre ses propres objectifs en complète intégrité avec ce que l’on est, laisser faire les choses et aller un peu les chercher tout seul, ne pas se perdre totalement dans les autres et accepter le vide quand il y en a. Etre seul et rester calme n’est pas si simple, beaucoup de personnes n’y parviennent pas alors que d’autres y parviennent trop. Dans tous les cas, lorsque l’on prend quelques instants pour entrer en nous-mêmes, on peut se poser la question : suis-je bien tout seul ? Est-ce que je me supporte ? Suis-je capable d’être sans devoir me greffer sur les autres, sur le faire, sur les biens que je possède ou dois posséder ? La réponse est bien souvent facile à trouver. 

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